Confiance en soi et estime de soi, quelles différences ?
Vous souvenez-vous du petit enfant que vous étiez ?
Celui de ses premiers pas ? Ce petit enfant qui découvrait le monde à travers ses parents et à travers ses propres expériences...
Qu'est-il devenu ? comment va t-il ?
Seriez-vous surpris si ce petit enfant vous disait "qu'avant" tout allait bien ?
Avant quoi ? me demanderez vous ?
Avant qu'il ne lui soit enseigné que le regard de l'autre, a plus d'importance que son propre regard sur lui-même... C'est à partir de ce moment-là que se modifie notre relation à nous même... Le petit enfant commence à chercher l'approbation du ou des parents, il cherche à plaire pour être aimé, il cherche la confirmation qu'il est capable d'accomplir telle ou telle chose avant de se lancer, etc.
Le manque de confiance en soi et l'estime de soi sont 2 sentiments différents et pourtant liés l'un à l'autre.
Pour avoir confiance en soi il faut un minimum d'estime de soi et pour avoir un minimum d'estime de soi il faut un minimum de confiance en soi...
La confiance en soi, c'est se savoir capable de quelque chose, n'avoir aucun doute sur ses capacités.
L'estime de soi, c'est la valeur qu'on s'attribue au travers de ce que l'on est ou l'on fait (je devrais dire "ce que l'on croit de soi").
Toute la Vie est une forme d'apprentissage de soi.
Le petit enfant va apprendre à marcher, en tombant il apprend à se relever et à persévérer. Aucun petit enfant ne s'est dit à la première chute "jamais je n'arriverai à marcher, je reste assis sur ma couche" ? Combien d'entre nous serions encore assis ?
Les phrases qui ont commencé à donner des limites au petit enfant que nous étions sont de ce style :
"Attention, tu vas te faire mal"
"Non, ce n'est pas comme ça qu'on fait, regarde ton frère"
"Arrêtes de bouger comme ça, tiens toi tranquille ! Prends exemple sur ta sœur"
"Ne sautes pas dans les flaques d'eau, tu crois que je n'ai pas assez de travail comme ça ?!"
"Arrêtes de crier, tu me fatigues !"
"Tu poses trop de questions, tais-toi un peu"
Toutes ces phrases anodines ont stoppé la spontanéité et la confiance en lui de ce petit enfant, doucement il s'est retrouvé face aux interdits et limitations des adultes eux mêmes brimés.
A quel moment, ce petit enfant a-t-il été mis en avant pour sa personnalité ? pour tout ce qui fait "qui, il est" ? Sans comparaison aux autres enfants ou à l'adulte lui même ?
Tout ceci pour vous dire que vous êtes un joyau qu'on a empêché de briller et qui a été façonné pour répondre à des attentes d'adultes eux mêmes rentrés dans un moule sociétal.
Comment sortir du manque de confiance en soi ? Comment ressentir de l'estime pour soi ? Comment tout simplement vous aimer pour qui vous êtes et non pour ce que vous avez ?
Tout d'abord, se souvenir de ce que ce petit enfant aimait faire ou être et ensuite prendre conscience que tout ce qui vise à vous comparer à l'autre, n'est que "juge-ment" sans fondation.
Einstein disait que c'était comme demander à un singe et à un poisson de grimper à un arbre et de juger de leur intelligence à partir de leur réussite...
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » – Mark Twain
La société actuelle nous fait croire qu'il faut "être meilleur que", "plus beau, ou plus grand, ou plus riche... que", ou encore qu'il faut posséder plus que l'autre pour être quelqu'un.
Tout cela n'est que paraître ("par-être" donc être "par" quelque chose donc grâce à quelque chose) et non plus, simplement, Être.
Posséder ne définit en rien une personne, ça ne donne en rien la valeur Humaine de cette personne ou même ses capacités.
Qui d'autre est le mieux placé que vous même, pour savoir tout ce que vous avez traversé, enduré, vécu dans votre enfance, dans votre Vie, pour juger de la personne que vous êtes ? Chaque petit enfant est différent dans sa façon de découvrir le monde et de se l'approprier.
D'où vient cette habitude de comparer entre eux, deux Êtres qui ne peuvent se comparer puisque uniques ? Je vois derrière cela un besoin toujours grandissant d'obtenir du rendement et du pouvoir de la part de notre société qui oublie la dimension Humaine de notre Être.
Pourquoi tant de personnes , peu importe le milieu social, cherchent elles à travers les drogues et autres produits addictifs du "mieux être" ? Peut être simplement parce que posséder ne définit en rien qui l'on est, qu'être aimé ou s'aimer ne passe pas non plus par ce qu'on possède mais plutôt par l'acceptation et la connaissance de soi.
Si vous observez les petits enfants jouer dans le bac à sable, ceux-ci ne font pas de différences, ils vont naturellement se rapprocher de ceux qui jouent aux mêmes jeux sans pour autant rejeter ceux qui sont occupés à une autre activité. D'ailleurs ils passent sans aucune gêne d'un groupe à l'autre, curieux et avec simplement l'envie de l'instant présent, simplement Être, vivre pleinement ce moment sans penser à de quelconques conséquences.
Ils passent du rire aux larmes, ils sont juste "eux" !
Alors redevenez ce petit enfant qui n'avait qu'une envie, vivre l'instant présent, les émotions, qu'elles soient agréables ou inconfortables ne sont que des émotions, elles ne sont en rien la définition de qui vous êtes.
Dans le langage courant nous disons "je suis triste", nous devrions dire "je ressens de la tristesse", idem face à une situation d'expérience "je me sens mauvais aujourd'hui" et non "je suis mauvais". Ces phrases ne sont que quelques exemples qu'il est intéressant de modifier dans son vocabulaire pour se désidentifier du "juge-ment".
Lorsque quelqu'un se permet de dire "ceci ou celui-ci" est laid, quels sont ses critères de "juge-ment" ? Cette personne serait plus juste si elle disait plutôt "je n'aime pas ou n'apprécie pas telle chose ou telle personne" car "cela" lui est propre et n'est en rien LA vérité, ça n'est que son opinion, sa vision, son point de vue et ne définit en rien la chose ou la personne concernée.
A partir du moment où vous arriverez, petit à petit, à reformuler ces phrases assassines qui vous hantent depuis des années, vous deviendrez observateur et sortirez du jeu du bourreau et de la victime.
Alors, allez-y, à vous de jouer, notez ces phrases qui vous collent à la peau, reformulez les, observez de qui elles ont émanées la 1ère fois... tous ces "juge-ments" ne vous appartiennent pas, ils appartiennent à la personne qui les a formulées ou induites la 1ère fois à votre égard, elles ne définissent en rien QUI vous Êtes.
L'estime de soi restaurée, la confiance en soi se renforcera naturellement.